Ce sont des hommes aux sourires de marbre, aux regards glacés, tranchant comme le vent, brulant comme des buchers.
Ici, on les appele les exécuteurs. Ils sont la terreur des habitants de la ville-bidon. Envoyés par ceux des hautes sphères, ils viennent, de préference le matin, quand les derniers restes des rèves agonisent à la lumière naissante du jour.
Ils détruisent alors la porte de leurs victimes, ils annihilent les remparts des pauvres gens face au monde exterieur. Les Chiens que recrute la milice de la ville bidon les accompagnent, attendant les restes de la razzia.
La victime clame son innocence, crie ou reste prostrée, essayant de comprendre ce qui lui arrive.
Les éxécuteurs, impitoyables sortent alors un avis d'expulsion de leurs uniformes noirs comme la mort, comme une nuit sans espoir.
Le malheureux doit payer ou sortir, sans armes ni bagages. Il ira rejoindre la cohorte des marcheurs, des quéteurs de domicile, fixes de préférence.
Bien souvent, il finira comme gisant sur un bout de trottoir qu'il défendra bec et ongle.

Une fois que la victime est dehors, avec femmes et enfants en pleurs, l'éxécuteur compte. Il calcule ce qu'il va bien pouvoir tirer des maigres guenilles de sa victime, des quelques meubles échoués sur la rive, derniers restes du neufrage d'une vie.
De grand camions s'en viennent vider l'appartement. Le clapier ainsi libéré : les nettoyeurs se mettent à l'oeuvre, sous l'oeil des Chiens policiers.
C'est l'heure des désinfectants.
Ceux-ci a peine secs, de nouveaux occupants seront placés par les services du bureau Opaque.
Les clapiers ne doivent pas restés vide longtemps, ils faut qu'il rapporte, qu'il transforme le plomb d'une existence vide dès la naissance en salon dorés pour les Hautes Sphères de la ville Bidon.

Ainsi va la vie, ainsi passe les pauvres devant la caravane d'Anybal le Chacal, sans qu'il ne puisse rien y faire si ce n'est les nourrir, pour quelques jours, quelques soirs.
post scriptum : Aujourd'hui débute la fin de la trêve hivernale. En France des milliers d'êtres humains vivent sous les seuils de pauvretés, autant de travailleurs n'ont plus les moyens d'assurer le paiement de leurs loyers tellement les prix de l'immobilier s'éloigne du réel. Il serait bien que les futurs dirigeants de ce beau pays parle de ces problèmes et surtout les traitent humainement