Discours du pape à Rastibonne le 12 septembre 2006

extrait qui provoque la polémique :

Dans le septième entretien (διάλεξις - controverse) édité par le professeur Khoury, l'empereur aborde le thème du djihad, de la guerre sainte. Assurément, l'empereur savait que dans la sourate 2, 256 on peut lire: "Pas de contraintes en matière de foi". C'est l'une des sourates de la période initiale, disent les spécialistes, lorsque Mahomet lui-même n'avait encore aucun pouvoir et était menacé. Mais, naturellement, l'empereur connaissait aussi les dispositions, développées par la suite et fixées dans le Coran, à propos de la guerre sainte. Sans s'arrêter sur les détails, tels que la différence de traitement entre ceux qui possèdent le "Livre" et les "incrédules", l'empereur, avec une rudesse assez surprenante qui nous étonne, s'adresse à son interlocuteur simplement avec la question centrale sur la relation entre religion et violence en général, en disant: "Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l'épée la foi qu'il prêchait". L'empereur après s'être prononcé de manière si peu amène, explique ensuite minutieusement les raisons pour lesquelles la diffusion de la foi à travers la violence est une chose déraisonnable. La violence est en opposition avec la nature de Dieu et la nature de l'âme. "Dieu n'apprécie pas le sang - dit-il -, ne pas agir selon la raison, "σὺν λόγω", est contraire à la nature de Dieu. La foi est le fruit de l'âme, non du corps. Celui, par conséquent, qui veut conduire quelqu'un à la foi a besoin de la capacité de bien parler et de raisonner correctement, et non de la violence et de la menace... Pour convaincre une âme raisonnable, il n'est pas besoin de disposer ni de son bras, ni d'instrument pour frapper, ni de quelqu'autre moyen que ce soit avec lequel on pourrait menacer une personne de mort...".

Il s'agit bien sur d'une citation d'un texte datant du moyen age, mais pourquoi prendre ce texte, et pourquoi dès que l'on parle de violence religieuse, faut-il toujours montrer du doigt l'Islam. ?
Je ne doute pas que Benoit XVI soit suffisament intelligent pour ne pas confondre Jihad et Islam, mais en se referant à ce texte sans au préalable préciser le fond de sa pensée, il met de l'huile sur le feu.
Dans les média occidentaux, on présente quasiment toujours les musulmans sous un jour guerrier, on ne parle jamais des bienfaits de l'Islam en temps que culture millenaire. On montre les martyrs palestiniens, les fanatiques talibans et autres, mais jamais les millions de musulmans qui vivent, élèvent leurs enfants dans la dignité.
C'est cela qui est criticable, je ne pense pas que Benoit XVI soit intolérant, mais il a mal choisi son exemple, il aurait tout aussi bien pu prendre des exemples de fanatisme, d'appel à la violence au sein de la religion chrétienne. Ils ne manquent pas....
Benoit XVI s'est laissé piégé par les images, les idées préconçues, et ça, ce n'est pas excusable de la part d'une si haute autorité religieuse.